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18 mars 2012 7 18 /03 /mars /2012 20:00

 

Le 4 mars 2012, la Russie a voté et s’est donné un vieux président, Vladimir Poutine, vieux en ce sens qu’il l’avait déjà été durant 8 ans et quatre ans Premier ministre. Le vote a pris des allures de référendum, puisqu’il s’agissait d’approuver ou non, par le biais d’une réélection, l’œuvre d’un ancien président. Différence, désormais, le mandat est de six ans au lieu de quatre, et renouvelable consécutivement une fois, à la suite d’un décret du Parlement. De prime abord, la Russie renoue avec l’atavisme soviétique qui voulait que la fonction suprême, celle de secrétaire général du Parti, soit assurée jusqu’au décès de l’impétrant.

Cependant, cette réélection marque un tournant majeur, crucial même, dans la vie de la politique interne russe. La rectitude du vote acquis par Vladimir Poutine, à raison de plus de 60 % est contestée. C’est là le fait très nouveau, la contestation provient de l’intérieur, de la population même, et se manifeste publiquement, avant et après le vote. Les accusations sont traditionnelles : bourrage des urnes, multiplication des votes, dans plusieurs bureaux, par le même électeur,… La commission électorale déclare le scrutin sincère mais elle n’est pas crue. Les manifestations rassemblent plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Pourtant, et là aussi il y a un changement, Poutine a du se livrer à une véritable campagne électorale : du jamais vu en Russie. On est loin de l’époque où Boris Eltsine, qualifié par les Occidentaux de grand démocrate, faisait tirer les chars sur l’immeuble du Parlement, la Maison Blanche russe.

Vladimir Poutine a entonné le refrain de la grandeur russe, refrain qu’il sait aller dans le sens de la sensibilité de la population. Il a promis de restaurer la grandeur de la nation, de continuer à raffermir l’Etat, de lutter contre la corruption, ce qui ne serait pas un luxe inutile. L’Union eurasiatique, unissant en un seul ensemble politique avec la même monnaie, la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan, reçoit une impulsion nouvelle avec un calendrier portant l’achèvement à 2015. L’expansion industrielle et manufacturière est à l’ordre du jour afin de faire échapper la Russie à une économie de rente basée sur les hydrocarbures. Pour faire bonne mesure, les industries d’armement ne sont pas oubliées, pas plus qu’une nécessaire rénovation des armées. Coup de chapeau à la démocratie, il faut bien ! Désormais les gouverneurs des régions de la Fédération seront élus et non plus nommés d’après la « verticale du pouvoir », selon l’expression traditionnelle russe.

La contestation du vote présidentiel prend la suite de celle des législatives du 4 décembre 2011. De plus, quelle que soit la véracité du scrutin, le parti de Poutine, « Russie unie » a essuyé une défaite relative : il a reculé de 315 sièges à 238, conservant certes la majorité absolue au décompte des 450 sièges de la Douma, mais de très peu. Surtout, il y a eu recul et enregistrement de ce recul.

A la vérité, l’opposition, quelle que soit la démocratisation des partis politiques et le nom des candidats à la présidence, à la différence de « Russie unie » et de Vladimir Poutine, ne présentait aucun programme. Des slogans, certes ! Des prévisions gouvernementales charpentées, non ! A une exception près, le parti communiste et Ziouganov, son secrétaire général. Mais il est disqualifié par l’héritage et la chute de l’URSS, par ses erreurs qui ont conduit à son sabordage en 1991, et par son manque de perspectives. Encore qu’il soit la première force d’opposition avec 92 sièges à la Douma, reposant sur 19% des voix.

Vladimir Poutine a opposé ses cortèges de manifestants plus ou moins sincères et ses manifestations de masse, plus ou moins bien montées, à un mouvement hétéroclite de contestataires. Il y a eu lutte. Vladimir Poutine ne l’a pas emporté sans mal. Un coup de gong sévère a retenti à ses oreilles. Il est contraint d’en tenir le plus grand compte. Il y a là un fait irréversible.

La démocratie à la russe a encore du chemin à faire, mais n’a de leçons à recevoir de personne. Et surtout pas de ces grands donneurs de leçons que sont les Américains qui élisent leur candidat du parti républicain à coup de millions de dollars.

Général (2S) Henri PARIS

Président de DÉMOCRATIES

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 23:24
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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 19:52

 

 DÉMOCRATIES

 

  La France et le drame rwandais :

 politique, acteurs et enjeux (1990-1994)

 Colloque à l’European Business School

 91 Boulevard Exelmans - 75016 Paris                      (métro Porte d’Auteuil ou Exelmans)   

 Samedi 20 octobre 2007

9h : Accueil.

9h30 : Ouverture du colloque par Paul QUILES, ancien ministre, président de la Mission d’information parlementaire sur le Rwanda.

10h – 12h45  : Quel rôle a joué la France ? Président de séance : Henri WEILL, journaliste, écrivain.

- L’opération Turquoise, attendus, déroulement, bilan, analyse politique et stratégique, Général (2S) Jean-Claude LAFOURCADE, ancien commandant de l’opération Turquoise au Rwanda.

 - Témoignage sur l’opération Turquoise, Jacques HOGARD, Commandant du Groupe sud de l’opération Turquoise au Rwanda du 30 juin au 21 août 1994, auteur de « Les larmes de l’honneur ».

- Rwanda 1990 - 1994, la stratégie du désastre, colonel de gendarmerie (er) Michel ROBARDEY, assistant technique « Police judiciaire » au Rwanda de septembre 1990 à septembre 1993.

 - L’action de la France au Rwanda de 1990 à 1994 : les limites de l’engagement constructif, Jean-Marie VIANNEY NDAGIJIMANA, ancien ambassadeur et ancien ministre des Affaires étrangères du Rwanda.

 - La France et le Rwanda, Xavier de VILLEPIN, sénateur honoraire, ancien président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat.

 12h 45 – 14h30 : déjeuner au Restaurant Brussel’s

14h45 - 17h30 : La perception des évènements et les leçons à en tirer. Présidente de séance : Raphaëlle DUFOUR, présidente de l’ONG « Dignité internationale ».

 - Pour mieux comprendre… quelques questions impertinentes, Jacques GERARD, membre honoraire du Conseil économique et social.

 

- La propagande de Kigali relayée par les médias et les ONG, Pierre PEAN , écrivain, enquêteur.

 - Médias et politique, Jean GUISNEL, journaliste au Point.

 - Quelle justice pour les victimes de la tragédie rwandaise ?, Victoire Ingabire Umuhoza, présidente des Forces Démocratiques Unifiées (opposition rwandaise).

 - Témoignage d’un humanitaire, professeur Marc GENTILINI, professeur émérite des maladies infectieuses et tropicales, ancien président de la Croix Rouge française.

 - Le génocide, entre identité contemporaine de la guerre et choix politique, Lionel POURTAU, sociologue, chercheur à l’Université de Paris V.

 17h30 : Conclusion par le Général  (2S) Henri PARIS, président de DEMOCRATIES

DÉMOCRATIES  

 

22 Avenue Eugénie - 92 700 COLOMBES - Tel/Fax : 01 41 30 70 42  

 

La réglementation et les mesures de sécurité nécessitent une inscription préalable obligatoire. Merci de bien vouloir envoyer à l'adresse postale ci-dessus la fiche-réponse jointe. Il est demandé aux personnes intéressées par ce colloque et qui ne sont pas adhérentes de DÉMOCRATIES, une participation aux frais de 10 Euro pour assister au colloque (gratuit pour les étudiants et les chômeurs) augmentée de 15 Euro si elles souhaitent recevoir les actes. Pour les membres de DÉMOCRATIES, à jour de leur cotisation 2007, la participation au colloque est gratuite et les actes sont à 7 Euro. Le prix du repas est lui aussi différencié entre adhérents et non adhérents.

Aucune inscription ne sera acceptée sans le versement par courrier des frais correspondants : les places étant limitées par la taille de la salle, les inscrits trop tardifs seront prévenus par téléphone ou courriel

 

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REPONSE à envoyer à DÉMOCRATIES après avoir coché les r  correspondantes

 22 Avenue Eugénie - 92 700 Colombes

 NOM .........................................................................Prénom.................................................... Adresse :  .........................................................

Code : ...............         Ville : ..........................................        Tel :  ..............................

 Courriel :     …………………………        @     ……………………….

 r  Participera au colloque La France et le drame rwandais  du 20 octobre 2007.

  Envoie sa participation aux frais (10 ¤uros pour les non-cotisants à DÉMOCRATIES)

 

 

Souhaite recevoir les actes du colloque :              - 15 ¤  pour les non-cotisants

 

          - 7 ¤ pour les membres de DÉMOCRATIES

 S'inscrit pour le déjeuner : - 32 ¤  par personne, pour les adhérents à jour de cotisation

 

                                               - 37 ¤  par personne, pour les non-adhérents

  Envoie sa cotisation au titre de 2007 (50 ¤ souhaités; un reçu fiscal vous sera envoyé)

 r Ci-joint un chèque de   .............    ¤uros   à l'ordre de DÉMOCRATIES

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11 février 2007 7 11 /02 /février /2007 19:40
Le jeudi 16 novembre 2006, le parti socialiste s’est choisi Ségolène Royal comme candidate à la magistrature suprême, par un système électoral interne au parti qui fera date. Il s’agit d’un véritable tournant dans la vie politique française, non par le résultat du scrutin qui peux se synthétiser en une chronique d’une victoire annoncée, mais pas ses modalités. Son ampleur, tant par le taux de participation que par la forte majorité acquise, dès le premier tour, rend indiscutable et indiscutée la victoire de Ségolène Royal.



Le tournant politique que représente cette élection mérite d’être rapidement analysé sous trois aspects.

En premier lieu, un débat a été organisé tant au sein du parti socialiste que par l’intermédiaire de la chaîne parlementaire et repris par LCI. Le débat télévisé en trois phases a opposé trois candidats, dans une ambiance sereine et policée. A souligner, au sein du parti, de même, on n’a constaté aucune dérive. Lors de réunions publiques, il y a eu certes des réactions plus vives, sifflets répondant aux applaudissements, mais on ne contrôle pas une assistance importante, enthousiaste ou critique. Et ceci n’est qu’un épiphénomène. Les socialistes ont ainsi donné une belle leçon de démocratie interne qui amène ce système de primaire à être pratiquement incontournable. Ils ne sont pas les seuls. Les Verts avaient déjà fait de même. Mais aucun parti n’avait donné une telle ampleur ni organisé une telle liberté de scrutin. Les autres partis n’ont plus qu’à s’aligner. C’en est donc fini des désignations autoproclamées ou à l’issue de discrètes tractations opérées entre quelques initiés au sein du sérail restreint de l’appareil suprême d’un parti politique. Là aussi, il n’y a plus qu’à reprendre la méthode du parti socialiste.

En second lieu, ce système d’élection interne vaut une primaire sur le modèle américain, ce qui n’est pas fatalement la meilleure des solutions. Cependant, s’impose le constat. Le médiatisme joue un rôle grandissant au détriment du débat d’idées. La présentation du candidat, sa capacité à sourire, à entraîner la sympathie compte au moins autant que le programme énoncé, sinon plus. Une mine sévère n’est plus de mise, bien plus, une bévue peut être rachetée par un sourire.

Un dernier point mérite d’être mis fortement en exergue. Ségolène Royal a obtenu un score écrasant, non pas tant parce qu’elle est une femme, mais surtout parce qu’à tort ou à raison, elle incarne un renouveau. Elle a bénéficié d’un rejet des éléphants, qui plus est d’éléphants blancs, assimilés à des professionnels de la politique, baignant dans un appareil auquel le commun des militants n’accède jamais. Dans ces conditions, le concept de limitation des mandats électoraux, tant en nombre que dans le temps, prend une valeur décuplée.

Ce n’est pas pour déplaire à DÉMOCRATIES qui a toujours prôné et même initié le concept d’un mandat et d’un seul, comme d’une mandature ne pouvant être renouvelée qu’une seule fois. Cela implique, nécessairement et en corollaire, l’établissement d’un statut de l’élu, toujours évoqué, mais jamais réalisé par des législateurs n’en concevant pas la nécessité, ni pour eux-mêmes, ni à court terme, puisqu’ils se sentaient et étaient des professionnels.

Il est nécessaire bien analyser, très froidement, très objectivement, ce scrutin. Pour une part notable, Ségolène Royan a bénéficié d’un phénomène de rejet de la classe politique. On a, pour une part, voté contre cette classe politique e donc pour elle, assimilée à un élément neuf. Ceci a été doublé par des erreurs monumentales, comme un déficit de communication porté à charge de candidats qui, pourtant, avaient un programme très valable. Or, il ne suffit pas d’avoir de bonnes idées : faut-il encore les expliquer. Et ceci demande du temps. Le temps existait. Faut-il savoir l’employer.

De toutes les manières, le peuple de gauche s’est prononcé. Il serait absurde de vouloir dissoudre le peuple !

Faisons en sorte que le renouveau de ces présidentielles apporte ce plus à la démocratie !

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