Aux termes de la Constitution de 1958, la Défense avec les Affaires étrangères fait partie du domaine réservé de la présidence de la République. En cela, il y a une logique absolue, en ce sens qu’une politique de défense et une stratégie militaire sont évidemment dictées par les impératifs déterminés par les relations extérieures et donc dans une étroite liaison dans le cadre dont la cohérence s’impose.
C’est encore en toute logique que le président de la République est le chef suprême des armées et qu’il possède les moyens d’assurer sa fonction. Un récent décret, en plaçant encore plus étroitement le chef d’état-major des armées sous la subordination du président de la république, renforce de plus les pouvoirs du président en la matière.
Ségolène Royal, candidate à la présidence de la République, s’est exprimée le 3 mars, au cours d’une conférence et a affirmé sa différence par rapport à ce que l’on sait des autres candidats.
Un rapide catalogue des menaces a été dressé. La fin de la guerre froide n’a pas amené la réalisation du monde de paix tellement souhaité. Les menaces et les conflits se sont multipliés. Entre autres, la prolifération nucléaire n’est pas la moindre de ces menaces, tandis que le nombre de conflits armés augmente aussi bien dans l’immédiat qu’en perspective. Le terrorisme devient un fléau soutenu ou non par des Etats.
L’effort de défense sera maintenu, ni augmenté, ni diminué, à hauteur de 2 % du PIB, les pensions non comprises. Il s’agit de poursuivre la modernisation prévue de nos forces. Dans ce cadre, la dissuasion nucléaire est réaffirmée en l’état, avec ses deux composantes, sous-marine et aérienne. Il y a exclusion d’un concept d’emploi de l’arme nucléaire, notamment par sa miniaturisation.
Une action spécifique sera engagée en faveur de l’Europe de la défense. Le contrôle parlementaire sur l’organisation et l’engagement des forces sera fortement accentué. A cet effet, le Parlement disposera des moyens adéquats. Toute une série de mesures seront prises afin de rapprocher le statut des militaires de celui des citoyens de plein exercice, dans un but aussi bien démocratique qu’afin de raffermir les liens entre la nation et son armée.
Des priorités seront déterminées, après étude, afin d’éviter que la politique d’armement ne soit un empilement de programmes sans grande cohérence.
Le problème d’un second porte-avions s’inscrit dans un cadre de coopération européenne comme dans un concept de projection de forces sur les théâtres d’opérations extérieures qui lui est lié. Il s’agit d’affiner ce dernier concept et de le placer sous le contrôle du Parlement, dans la stricte défense des intérêts de la France et de l’Europe.
Le renforcement du lien armée-nation sera également recherché par l’organisation d’un service civique, à vocation nationale par ailleurs, qui comportera un volet militaire composé de volontaires.
La politique de défense de la France prendra des initiatives conséquentes, tant au plan matériel qu’au plan conceptuel afin de faire de l’Europe politique, un acteur stratégique indépendant et actif. En particulier, il est indispensable de résister aux tropismes d’extension permanente des domaines d’intervention de l’OTAN qui se font jour sans arrêt, de même qu’à un suivisme sans discernement des Etats-Unis. Faut-il encore s’en donner les moyens.